Le matin se levait dans les cieux avec autant de paresse que les pétales d’une fleur qui s’ouvrent. De la rosée parsemait ça et le sol et les plantes, alors que la cascade continuait son éternel descente en produisant une petite brume argenté, un arc-en-ciel venant timidement couronner la scène, partait d’une roche à l’autre…
Des fées, aillant eux les murmures venus du nord que les démons avaient assiéger le monde, ne semblaient pas, pour l’instant, ce soucier de leurs sorts. De petit rire cristallins venaient emplir l’air avec les battements de leurs délicates ailes, leur auras tout naturels rayonnant autour de leurs corps fuselés.
Une impression de légèreté imprégnait les lieux, et c’est en cette douce matinée donc, que les pieds d’un être bien particulier venait de ce poser sur un rocher, proche de la cascade. Les fées fuyaient en rigolant, reconnaissaient néanmoins leur visiteur.
Le ciel turquoise surplombait des montagnes, beaucoup plus loin à l’horizon, quand des ailes noirs finirent par ce replier sur un corps à l’allure parfait. De la brume en était la principale composition, malgré l’apparence humaine rassurante du messager.
Un tissu rouge suivait les mouvements graciles de ses bras quand doucement, ses mains traversèrent la chute sans que celle-ci ne puisse l’écraser par la pression de sa véloce lourdes.
Une impression peu amusante jouait sur le visage et dans l’air qui entourait le messager, malgré que les fées venaient tournoyer autour de lui en cachant sourire et coup d’œil intéresser à leurs consoeurs.
Sans s’en soucier, l’être immortel et translucide s’assit, les genoux ramener sur lui-même, alors que les fées, lassent de si peu d’attention, ne repartaient à leurs jeux, n’aillant déjà plus de coquinerie dans leurs regards.
De ses yeux ambre, aucun détail de la place ne lui échappait, quand bien même qu’ils y avaient plusieurs facettes au paysage.
Tout n’était que pureté, les arbres, les plantes, chaque chose étaient verts, soyeuses, belles, ou solide et puissante. Rien ne semblait pouvoir succomber aux temps et à la faiblesse de leurs créateurs… Malgré la matinée et la demi obscurité qui régnait encore, quelques lucioles furtives baignaient certaines fleurs de leurs lumières, laissent à celles-ci le temps de s’épanouir un instant, pour ensuite, se faire délicate en sommeillant encore, rêvant d’un soleil resplendissant…
« Il joue sur l’eau glacée, Il met sa vie de côté, Il donne à la nuit toute sa poésie, Et parle au silence, c’est son meilleur ami…. »
La voix s’éclipsa quelque seconde alors qu’une respiration douce et chaude venait troubler l’air.
« Il a tout vue ce qu’on raconte maintenant,
Mais il doit se fondre dans le vent,
Pour ne pas se faire rentrer dedans,
Il ressemble à un rêve,
Qui flotte au-dessus de l’univers, mais s’éteint comme un rêve, quand l’univers devient trop pervers… »
Des oiseaux sifflèrent l’arriver du soleil quand enfin, celui-ci décida de mettre un peu plus de couleur ou turquoise, le baignant dans une rose décoloré, ou l’orange et le jaune venaient faire leurs danses matinales.
Soupirant de cette beauté qu’il avait mainte fois contemplée, Raihdo regardait une lumière resplendissante voguer entre les arbres qui entouraient la cascade et son entourage, sans se sentir misérable à la supériorité que signifiait l’auras…